Jour: 6 juillet 2014
Training de Jeff…vers l’ironman de Nice 2014

Jeff Deligeard C’est reparti pour un nouveau mois .
En Fevrier 800km de vélo le mauvais temps a rendu la preparation difficile avec des phases irregulieres.mais bon une sortie de 145 km en 5h10 avec un denivelé important. c’est pas mal; 30km de natation : volume de 3km en piscine .pas de plaquettes. du court en vma. avec un test en mer en tournant en 1’40 au 100m sur 3km et 100km de cap en course à pied volume max 1h15 .pas de test ni de travail spe sauf un peu de seuil . Pour un total de 49 heures.
Verdict du mois de mai : 40km de natation , 1100 km de velo et 140km de course à pied
ironman Nice 2014 … DELEGARDE Jean-François is ironman en 11:38:24
Merci à la photographe qui immortalise une challenge que j’ai vécu avec un grand plaisir. Je remercie tous ceux qui m’ont encouragé et soutenu dans cette journée. Dans les prochains jours je mettrai un petit résumé de cette journée si particulière
1ère partie du résumé de mon ironman
Après 6 mois de préparation sérieuse et progressive, me voici à cette heure matinale, prêt à vivre cette journée particulière. Je suis serein mais j’ai besoin de m’échauffer un peu dans l’eau sans doute pour chasser l’émotion qui flotte au- dessus de nos bonnets bleus. Petit réveil musculaire sympa, l’eau doit être à 21°, pas de houle et pas de vent. Condition idéale pour me frayer un chemin au milieu de 2800 triathlètes pour ce 3,8 km. Nager à l’extérieur ou me mettre dans le sas de mon objectif ? Même si je me débrouille pas mal dans cette discipline, je redoute un peu cette phase qui est délicate. A 6h 25 les pros partent. Le speaker essaie de galvaniser le public pour nous encourager. C’est parti, début chaotique, des coups pleuvent de tous les côtés, je bois la tasse, j’alterne le crawl classique et celle du water- polo. Je suis dans un banc de poisson en furie. Je réussis à m’extirper en effectuant un gymkhana entre les nageurs. Enfin je nage à ma convenance. Aie, j’arrive à la bouée du virage, rebelote, tout le monde veut prendre la corde. On se calme jeff, il y aura bien un moment où je serai tranquille. J’effectue ma sortie à l’australienne niçoise sur les gros galets à mi- parcours en 31’. C’est reparti pour un autre tour de 1km9.Je suis plus régulier malgré les passages de bouée de virage. Je sors de l’eau au bout de 1h03 en 247 ème position. Avec cette heure passée dans l’eau dans la position horizontale, je titube un peu sur le plancher des vaches. Bon je dois rejoindre mon vélooo.
Commentaire de Cyrille GUILLOUX:
« Jeff n° 2426 , rangée 52 , je le sais car j’ai repéré l’emplacement de son vélo la veille de la course afin de savoir s’il va sortir avant moi de l’eau ! Ha ha ha !
Jean-François est un bon marathonien 3h , sportif complet depuis sa tendre jeunesse , il est un nageur émérite et a touché à une multitude de sport ! Il a 50 ans et je sais que mon oncle fera un bel IRONMAN ! Je lui ai donné envie de ce challenge et je suis fier , très fier de cela MERCI ♡. Il s’est préparé avec assiduité , rigueur et envie malgré une fin de préparation longue et fatiguante . Il a su composer , comme la plupart d’entre nous , avec son travail et son entourage . Tonton m’appelle toutes les semaines depuis 2 mois ou c’est le contraire….c’est moi qui l’ appelle . Bref on se tient au courant et on s’encourage mutuellement . Nous sommes des compétiteurs aussi et les objectifs temps reviennent inévitablement sur la table , sur le bitume ou dans l’eau . En mars je suis allé une semaine à menton et notre reco du parcours de Nice nous a réconforté tous les deux sur nos prévisions temps vélo ! D’ailleurs le triathlon international de cannes au mois d’avril s’est bien passé et nous avons fini à 5 mn l’un de l’autre . Whouah ! Même si Tonton a des genoux et des hanches abîmés , il court vite le bougre . » Salut Jeff ça va ? » . Il passe devant ma rangée , il est 5h40 environ , il me sourit et trace s’échauffer je suppose . Il est en avance et il a raison car un bouchon de triathlètes s’est formé à la sortie du parc et je ne pourrai pas goûter l’eau …..6h20 , Jeff est à 10 m de moi , un peu devant , excentré , on se sourit : » bon courage Tonton » . Je croise les doigts ! Jeff a nagé en 1h03 et il a très bien nagé car dans cet enfer » salé » finir dans les 260 premiers est un bel exploit !! ( 2800 concurrents ) . 6h11 pour le vélo ! Rien à dire !! tu as fait le job
Je retrouve Tonton sur la promenade et je suis fier encore ! Il ira au bout ….Il sait le marathon et la détresse sur le deuxième semi ; tout le monde passe par là ! Certains marchent , d’autres serrent les dents , explosent , titubent , vomissent , ralentissent ou » crampent » . Jeff est de ces derniers et depuis longtemps déjà . Il connaît cette douleur , il terminera , il n’est pas loin de la ligne et du tapis bleu azur. 11h38 : et je peux vous assurer que son régime alimentaire n’y est pour rien dans ce superbe temps . Merci et Bravo !
Tu peux retourner à tes randonnées et tes cyclo-photos . Tu es IRONMAN Jeff Deligeard . »
2ème partie de mon ironman avec le vélo
Je voulais vivre avec un maximum de plaisir cette journée, je décide de rester dans ma philosophie , je marche gentiment récupérer mon sac . Bonjour 2426 SVP, réplique du feuilleton « le Prisonnier » ! Je ne suis pas un numéro. Je discute avec les bénévoles, je m’alimente un peu et je rejoins mon compagnon à deux roues qui va me supporter pendant ces 180 bornes. Cool jeff , je mets 13 ‘ dans cette transition. Bon, je ne suis pas là pour vendre des cravates, j’entame mon parcours, yes la proms sans les feux je roule à 38km/h. On se calme Jeff 2200 m de dénivelé et ensuite il parait que je dois courir un marathon. Je connais le parcours pour l’avoir reconnu plusieurs fois pendant ma préparation. Je m’impose la gestion décidée auparavant c’est-à-dire dans les 6 heures. Je ne dois pas m’enflammer au milieu de mes compères du jour. St Laurent du Var , Gattières, Vence … les villages défilent , j’attaque la partie la plus difficile avec le col de l’Ecre. Il pleut sur la montée. Arrivée au sommet je prends mon ravitaillement personnel : deux sandwiches au jambon –emmental. Pas de nappe, pas de cornichon mais je décide de m’arrêter pour les manger tranquillement. Je me retrouve pour un moment spectateur en encourageant les copains du club qui passent devant moi. Je dois repartir, de toute façon le ciel est de plus en plus menaçant, je passe le col de Sine puis descente sur Gréolières. Je vis les 1ères chutes devant moi, je décide de lever le pied, pas de risque .Dernière difficulté de ce parcours la cote de St Pons avant Coursegoules. Je gère, on me double, je double petite descente puis un aller- retour vers le col de Vence. Super mon club est présent pour m’encourager. Merci .Allons retrouver le bord de mer, la route est sinueuse, les chutent se succèdent, pas de prolongateur, je m’isole volontairement. J’arrive enfin sur le Var à Carros .Je suis dans l’œil de l’orage, il pleut des trombes d’eau mais la route est droite. J’arrive enfin sur la promenade des Anglais, malgré la pluie il y a du monde. Je suis heureux, une certaine émotion commence à m’envahir. Je regarde le chrono 6h03 à mon garmin, 6h11 officiel .j’ai perdu 8’ dans mes arrêts « soulagement de ma vessie » et collation. Bon je suis sur une moyenne aux alentours des 29km/h avec cette pluie. Je suis hyper content .Je suis dans mes objectifs – de 12 heures.

3ème partie de mon ironman( marathon)
Retour dans le parc à vélo sous la pluie. Je prends mon temps pour me changer en coureur ( 9’ dans ma transition). Je discute avec mon entourage avec une pointe d’humour. Je marche un peu, je suis étonné pas de tension au niveau postérieur. La prudence a été salvatrice mais je connais le challenge qui m’attend, fort d’une expérience d’une dizaine de marathon sec. Je vais sans doute coincer ….Quand et avec quelle ampleur ? Je pars un peu gauche je dois retrouver mes sensations de coureurs après 6 heures de vélo. J’avale les 1ers kms comme à l’entrainement sous les 5’ au km pendant une quinzaine de km. Du 15 ème au 23 ème après avoir effectué mon semi en 1h45, je commence à ressentir des débuts de crampes au mollet et des contractures sur les quadriceps. J’arrive à tourner sous les 5’30 au km. Les douleurs sont plus prononcées et plus fréquentes. A ce moment je dois faire un choix entre
– Lever le pied et finir en alternant marche –course à pied
– Puiser dans mon psychisme pour dominer cette souffrance et ne pas m’arrêter en essayant de conserver un max de vitesse.
Je décide de prendre le 1er choix car dans mes calculs je finissais en moins de 12 heures en courant +- à 7’ au km. J’étais dans mon objectif de l’épreuve et heureux malgré qu’il me restait encore une douzaine de Km. Je profite pour discuter avec tous ceux qui m’ont encouragé sur la promenade : mes amis, ma famille, le club de tri de Roquebrune, Pascal qui m’accompagne sur quelques mètres. De la joie, du bonheur, des échanges et des sourires, merde que c’est bon de vivre cette journée. Je vois Arnaud, nous parlons quelques minutes ensemble , nous nous encourageons mutuellement. J’oublie presque que je dois continuer pour finir ce marathon en 4h02. Je regarde le chrono sur la ligne d’arrivée 11h38.Contrat rempli. 886 ème et 42 ème dans ma catégorie. Après analyse, si j’avais choisi le deuxième choix, j’aurai peut être gagné une quinzaine de minutes pour finir sous les 11h30. Sans doute dans une souffrance plus importante, j’aurai gâché un peu mon plaisir.
A mon cuistot, tu as raison, je pourrai être pas loin des 11 heures mais bon je dois me bouger dans les transitions , pas de pluie sur le vélo et me faire violence en course à pied . Ce n’est plus de mon âge( lol)
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